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Dans mon blog précédent Changer de Cap. Maintenant. Ensemble, je souhaitais aux Genevoises et aux Genevois une excellente année 2021, une année placée sous le signe de toutes les transitions. Je vous disais aussi que je suis engagée depuis plus de 40 ans dans la vie publique, politique et associative genevoise, et que si je pense que je peux « faire une différence au Conseil d’Etat », c’est parce que je sais que je ne suis que la porte-parole d’un vaste projet de société que nous sommes des milliers à vouloir porter, pour améliorer immédiatement notre quotidien et nous préserver un avenir solidaire et prospère.  

Paradoxalement, la pandémie – et ses confinements – nous ont laissé entrevoir des pistes de ce que pourrait être le « monde de demain », mais ont également fait naître la conscience de ce qu’il faut absolument abandonner pour ne pas reproduire les mêmes erreurs qu’hier, dévastatrices pour l’environnement et productrices d’inégalités sociales.

Car le mode de consommation effréné qui est toujours le nôtre détruit irrémédiablement la vie sur terre, à Genève comme ailleurs. La transition écologique est nécessaire. De plus, les crises annoncées, comme toutes les crises d’ailleurs, renforceront encore les inégalités, si nous n’accompagnons pas cette transition, nécessaire et inéluctable, par des réformes sociales importantes.

Que voulons-nous ? Vivre en bonne santé, dans un environnement sain (5000 personnes meurent prématurément en Suisse des causes de la pollution, probablement 500 à Genève). Nous voulons toutes et tous disposer d’un revenu suffisant pour vivre dignement, consommer des produits sains, donner une formation à nos enfants, nous former nous-même tout au long de la vie. Nous voulons profiter des progrès de la science et de la technologie pour faire baisser la pression sur nos vies, mieux vivre, tout simplement. Nous voulons travailler moins, mais mieux, nous voulons déployer nos talents dans des activités qui nous enrichissent, en étant plus présent.e.s autour de celles et ceux qui comptent pour nous. Personne ne rêve d’être au chômage ou à l’assistance sociale ! Et s’il faut renforcer le filet social pour ne laisser personne au bord du chemin, il faut surtout renforcer notre tissu économique local, créer des emplois non délocalisables, dans des activités qui ont immédiatement un effet positif sur notre quotidien, tout en préservant notre avenir.

Au Conseil d’Etat, j’engagerai toutes les forces disponibles pour faire entrer Genève dans une nouvelle ère : celle d’une transition économique vers une production de biens et services dé-carbonée et durable, celle d’une transition sociale vers une amélioration des revenus disponibles, en renforçant les conventions collectives pour celles et ceux qui travaillent,  et en mettant en place un revenu de base pour une vie digne, mais également  pour celles et ceux qui choisiront, pour une période peut-être, d’offrir leur énergie et leurs talents au bien commun, en accompagnant un proche (enfant ou personne âgée ou en situation de handicap) déchargeant ainsi les services sociaux et sanitaires ou en laissant le libre cours à sa créativité sociale.

Pour financer la transition climatique, il nous faudra repenser notre promotion économique et notre fiscalité. Une véritable transition économique devra en outre permettre également à Genève de mieux maîtriser son avenir, en promouvant l’économie locale, les circuits courts, et l’économie circulaire. Nous devons  en effet reconquérir notre souveraineté alimentaire, notre souveraineté sanitaire, notre souveraineté numérique : que deviendrait notre démocratie directe, si elle était dépendante du sud pour sa nourriture, de la Chine pour sa santé, des GAFAM pour ses données ? En matière de fiscalité, il s’agit par exemple d’orienter la fiscalité des entreprises pour les amener à s’engager dans la réduction drastique de leur empreinte carbone, en accordant, sur la base de résultats concrets, des crédits d’impôts ou des pénalités fiscales.

Mercredi dernier, le 12 janvier, les Verts suisses ont présenté leur nouveau Plan Climat : Un Plan vert pour un bilan climatique positif en Suisse. Il vise la neutralité climatique dès 2030 et demande que nous arrivions à « Zéro émission nette en 2040 ». Le Plan climat du Canton de Genève, que le Conseil d’Etat présentera prochainement, devrait même aller plus loin.

C’est donc à cet objectif ambitieux qu’il faut s’atteler aujourd’hui. Et nous le ferons à la fois en diminuant les nuisances (plus de 30’000 Genevois.e.s subissent les nuisances de l’aéroport !) et en améliorant la qualité de la vie.

C’est pour cela qu’il faut changer de cap, maintenant, ensemble : nous devons faire preuve de davantage de sobriété pour diminuer la pression sur notre territoire et sa biodiversité. Nous ne pouvons plus construire les nouveaux quartiers avec la philosophie développentaliste du XXème siècle et nous voulons réhabiliter les quartiers existants, en laissant plus de place à la nature et à la qualité de vie, en préservant les arbres qui font partie de notre patrimoine urbain, et en créant partout des ilôts de fraîcheur pour lutter contre le réchauffement.

Nous voulons réhabiliter la vie !