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Les jeunes en formation sont touché.e.s de plein fouet par la crise sanitaire depuis plus d’une année : enseignement à distance, isolement et solitude, perte des emplois, insuffisance des soutiens scolaires et sociaux sont leur lot quotidien. Les associations d’étudiant.e.s et le corps médical ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur les risques psychosociaux qui touchent toute une génération.

L’absence de discours et de mesures, aux niveaux fédéral et cantonal, concernant la santé des jeunes, la diminution de leurs ressources financières et le décrochage des études et des formations doit pourtant nous alerter.

Si des mesures, visant par exemple l’assouplissement des exigences scolaires concernant les examens en juin 2020, ont permis de soutenir certain.e.s étudiant.e.s, rien ne semble être en discussion pour l’année scolaire en cours. Et pourtant la situation s’est péjorée en un an. Les conséquences des formations suivies en télétravail durant quasiment toute l’année scolaire sont aujourd’hui plus graves que les 3 mois de fermeture de certaines écoles l’an passé. L’isolement s’est accentué, le manque de lien sociaux, d’exercice physique et les problèmes d’alimentation mettent les jeunes en danger.

La problématique des jeunes qui abandonnent leur formation ou doutent de leur capacité de trouver un emploi dans les mois à venir doit urgemment être prise en compte et faire l’objet de propositions visant un objectif : la réussite des formations et l’accompagnement des jeunes dans l’entrée dans la vie professionnelle dans cette période qui les touchent particulièrement.

Cela doit passer par exemple par une réflexion sur les examens à venir pour éviter les abandons et les redoublements et des solutions comme la possibilité de passer à l’année suivante, y compris si certains examens ne sont pas validés, ou encore comme l’organisation d’examens supplémentaires à la fin de l’été et dans le semestre suivant ou la mise en place de suivis individuels en présentiel par le corps enseignant ou par des étudiant.e.s plus âgé.e.s. L’accès aux bibliothèques scolaires doit être favorisé pour tous les jeunes qui n’ont pas de lieux où se rendre pour travailler et sortir de l’isolement et cela quelques que soient les formations suivies ou le lieu d’inscription de la formation. Si nécessaire, des lieux collectifs sécurisés doivent être ouverts pour les accueillir.

Sur le plan économique, de nombreuses mesures ont été mises en place pour les secteurs économiques, culturels ou sportifs. Bien qu’insuffisantes, elles démontrent d’une attention des parlements et des exécutifs pour leurs secteurs. Pourtant, concernant les jeunes et la perte de leurs jobs, souvent d’appoints mais essentiels, les solutions avancées ne sont pas suffisantes. Malgré un accès accrus aux bourses ou aux aides par certaines universités, beaucoup de jeunes ont perdu leurs petits boulots dans la restauration, dans la garde d’enfants, etc. Ces petits boulots ne sont que très rarement couverts par les RHT. Il s’agit le plus souvent de pertes nettes de revenus qui ne peuvent être compensés par les familles notamment à revenus modestes, sans compter la péjoration d’expériences professionnelles si importantes dans un CV.

Pourquoi ne pas mettre en place des aides Covid facilitées pour tous et toutes les jeunes en formation ?

Une aide mensuelle minimum pourrait être décidée au niveau cantonal et proposée au niveau fédéral, rapidement mise sur pied, avec un objectif commun : apporter du soutien aux étudiant.e.s qui le demandent et pour ceux et celles qui terminent leur formation et n’ont pas de perspective d’emplois. L’Office cantonal de l’emploi en partenariat avec le DIP pourraient proposer un dispositif commun d’accueil et de suivi concernant cette transition rendue particulièrement difficile par la pandémie et ses conséquences sur l’emploi. Organiser des permanences spécifiques pour les jeunes, comme cela se fait pour les informations concernant les prestations sociales à Genève depuis peu, serait une proposition facilement réalisable et véritablement utile !

Nos collectivités publiques et nos entreprises privées ont un rôle essentiel à jouer dans la création de petits jobs et de jobs d’été cette année. Toutes les initiatives allant dans ce sens doivent pouvoir être soutenues, pourquoi pas par des aides financières incitatives.

Sur le plan de la santé, le corps médical annonce des chiffres graves concernant les cas de dépression et de maladies psychiques. Une large information sur les dispositifs d’aide médicale et des aides financières pour faciliter l’accès aux soins proposés par les psychologues permettraient d’éviter des drames. Des propositions d’activités physiques extérieures gratuites avec des professionnel.le.s des milieux sportifs pourraient être mises en œuvre et recommandées par les établissements de formation.

Les jeunes, majoritairement peu touchés par des formes graves du Covid, paient le prix fort de la crise sanitaire. Il est urgent de leur montrer que la société entière se mobilise pour les soutenir !

Si je suis élue au Conseil d’Etat le 28 mars, je m’engage à porter ces propositions au sein de l’exécutif et du parlement genevois et à tout mettre en œuvre pour ne pas laisser la jeune génération au bord du chemin.